Quand je décide de parler. part.1
Ces quelques mots, je les ai empruntés à sieur Molière, qui met des mots sur ce que je pense mieux que moi-même. Enjoy.
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Quoi? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend,
qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus
d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux
honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion,
et d'être mort dès sa jeunesse, à toutes les autres beautés qui nous
peuvent frapper les yeux: non, non, la constance n'est bonne que pour
des ridicules, toutes les belles ont droit de nous charmer, et
l'avantage d'être rencontrée la première, ne doit point dérober aux
autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs. Pour
moi, la beauté me ravit partout, où je la trouve; et je cède facilement
à cette douce violence, dont elle nous entraîne; j'ai beau être engagé,
l'amour que j'ai pour une belle, n'engage point mon âme à faire
injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de
toutes, et rends à chacune les hommages, et les tributs où la nature
nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce
que je vois d'aimable, et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en
avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes
après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de
l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire
par cent hommages le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour
les petits progrès qu'on y fait; [...]
Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire, ni
rien à souhaiter, tout le beau de la passion est fini, et nous nous
endormons dans la tranquillité d'un tel amour; si quelque objet nouveau
ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes
attrayants d'une conquête à faire.
Enfin, il n'est rien de si doux, que
de triompher de la résistance d'une belle personne; et j'ai sur ce
sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de
victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs
souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs,
je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je
souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes
conquêtes amoureuses.
Jean-Sebastien Poquelin, dit Molière
"Dom Juan ou le Festin de Pierre"
Acte Ier, scène II
Image:
Cette image est géniale. C'est moi, d'ailleurs je me trouve hideuse sur
cette photo, je ressemble à Golum, tu trouves pas?
Moi je trouve, et
Golum il a la classe. Tout ça pour dire que c'est Kam(ikaz) qui a pris
la photo, et que c'est moi au parc Bertrand durant le mois de juin.
Contento?